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Et c'est ainsi que..

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31 mars 2013

Plastique

La société de consommation. Un terme dégoûtant qui grince à l’oreille, réduisant une humanité pourtant humaine à un amât de tentations morbides, de possessions vides, d’attirances maladives et inconscientes vers l’inutile. Ce sont nos cours d’histoire qui ont généré, à travers la bouche postillonnante d’un professeur au poing révolté, notre allergie à cette notion, afin de bien nous préparer au mal-être engendré par notre inclusion dans la société de consommation, couplé au sentiment de viol qu’elle nous impose. C’est une catastrophe. Nous sommes en mesure de nous détester, d'autant que nous sommes en mesure de consommer comme des ogres soumis à une faim faussée par l’illusion. Il n’est plus question d’une bouffée d’aisance générée par une croissance économique excessive post-guerre, il n’est plus question d’abandonner les tickets de rationnement au profit d’un supermarché superconfort, ni d’acquérir après des heures de temps perdues des machines ultraperformantes en même temps qu’une forme de liberté notable. Non, aujourd’hui, nous n’avons plus ce plaisir-là, puisque nous n'avons pas connu pire. Nous le faisons par habitude et le développons même ; aujourd'hui, nous pouvons déclarer avec fierté l'arrivée de la petite nouvelle : la société consommable. Il n’est plus question de matérialité, bien au contraire.
     Alors que nous avions dès lors un rapport avec les produits de consommation effectivement excessif, nous voilà confrontés à une forme de consommation tout autre, et, à mon sens, bien plus grave. L’essor des voies de communication virtuelles, réseaux sociaux, e-mails, portable, tablettes et j’en passe, a formé une seconde planète toute semblable, pleine de galeries de toutes tailles, creusées à une rapidité déroutante, si bien qu'elles sont mal faites et s'écroulent en permanence. D’un côté à l’autre d’une Terre toute petite. Facile de communiquer avec l’autre bout du monde lorsqu’il est juste là ; si l’on ferme les yeux sur la petitesse qui en est imposée à ses habitants. Il est devenu si simple de communiquer que nous n’en prenons plus la peine. L’organisation ne s’opère plus que sur le terrain. Les informations qui circulent sur le réseaux sont externes ou bien strictement personnelles donc inutiles. Rares sont les conversations véritables, les échanges ; les partages sont brefs. Il est fatiguant d’écrire sur un clavier. Mais, comme on a tout de même un moyen de communication bien moins fatiguant que de se déplacer, on ne se déplace pas. De fait, on ne communique pas. 
     Et ce manque de communication véritable empoisonne littéralement le rapport humain, qui pourtant est considéré comme facilité par ces galeries. Jacques Delors disait que « la société de consommation a privilégié l’avoir au détriment de l’être. » Je rajouterais que la société consommable a privilégié l’illusion au détriment de la réalité. Plus question de privilégier le timbre de voix d’une personne, sa présence, ses expressions. Tout notre panelle de connaissances est résumé aux mêmes signes : des lettres. Vingt-six brefs coups de pixels, quelques points de ponctuation, une tête jaune par-ci, par-là. Que ce soit votre patron, votre femme ou votre grand-mère, ils passent par le même filtre. Et cette sensation d’anonymat relatif, en vérité, nous arrange bien. Qu’il est accessible de blesser ou de flatter ; que les limites entre le correct et l’incorrect sont poreuses lorsque l’écran s’occupe de nous ; qu’il est aisé de couper d’un clic tout lien avec une personne que nous n'aimons pas plus que ça. Qu’il est attirant de n’avoir aucun scrupules à ce point. Mais une fois de retour dans la réalité, devant une machine humaine capable d’expressions et de riposte, qu’il est dérangeant de constater combien la limite est plus nette et plus douce. Plus humaine, en somme. C’est terrifiant. Quelles peuvent être -doivent être les limites? On ne sait plus, alors on se recroqueville et le courant ne passe pas, même pas avec un ami de longue date qu'on n'a pas vu depuis quelques temps. Peut être avons-nous changé...?
     Mais, miracle : l’énergie qui circule dans la société s’autogère et permet à cette dernière de fonctionner même en milieu hostile. La société de consommation s’est donc généralisée de façon à former ses petits soldats comme des êtres autoindépendants, qui se plaisent suffisamment dans ces rapports de consommation froids et terriblement inexistants. Le passé virtuel n’existe pas, les expériences virtuelles sont évanescentes, faibles et semblables. Qu’avez-vous à raconter à ce bout de viande émotif? Les rapports réels reposent sur peu de choses. Ce sont des rapports jetables. Des relations en plastique. Nous préférons ne nous engager en rien, connaître du monde quite à ne pas jouir d’affinités spécifiques, au profit de relations simples et jetables. Effectivement, c’est confortable. Mais on ne prend pas le temps d'être bien avec quelqu'un. Passer la soirée avec un inconnu, ne plus jamais le revoir ; c’est une pratique courante. C’est une pratique vide. Les personnes que l’on appelle amis sont renouvelées régulièrement, puisqu’il est bien connu qu’il est bon de connaître du monde. De même pour les relations de couples. L'effroi face à l’engagement et la responsabilité que cela pourrait imposer nous suggère une distance juste avant que quelque chose de profond puisse arriver. Des amis jetables, qui ont pour nous un amour jetable. Des amis jetables qui ont en tête de ressembler au plus à leurs amis jetables. Des remarques jetables pour briller en cette société jetable. Des échanges jetables d’informations inutiles et jetables. Des relations jetables, entretenues dans des soirées jetables où l’on ne s’entend pas parler. Des échanges jetables dûs à un mode de communication jetable. Une humanité jetable qui se complait dans un univers en plastique. Un univers qui ne dure jamais, un univers recyclable. 
En somme, un univers grouillant d'entités qui ne peuvent pas s'aimer puisqu'elles ne se connaissent pas. 
Mais, croyons à ce type de prise de recul. Nous sommes nombreux à être offusqués par cette dérive répugnante dont nous sommes les acteurs. Personne ne veut continuer à s’embourber dans cette société jetable, personne n’en tire profondément du plaisir. Il est temps d’agir pour soi-même. Comme disait Tolstoï, c’est en changeant son propre point de vue et sa manière d’agir que nous changerons les vastes choses. L’avenir est entre nos mains, celle de la génération virtuelle, précisément celle qui est la plus à même de s’en révolter.

 

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13 janvier 2012

Chapka

« Aujourd’hui je suis aigri, c’est comme ça ».
J’ai l’impression que… bonjour ! J’ai l’impression que beaucoup de gens se sentent aigris de temps en temps. Ils le disent même, le revendiquent, s’en excusent et se renferment la conscience légère.
Effectivement ! Ce n’est pas si mal vu d’être un peu solitaire et d’apprécier de se replier parfois, il paraît même que cela a quelque chose d’agréablement énigmatique. Mais… s’agit-il vraiment d’aigreur, finalement ? Il me semble que ce désir de solitude n’est pas réellement un désaccord avec le monde, mais plutôt une fatigue face à nous même, une sorte de remise en question de notre personnage. Quelle responsabilité d’être quelqu’un ! On s’en rend bien compte : chaque personne qui nous entoure est une icône ; son image constitue une brique dans le mur de la société, les gens la perçoivent par ce qu’elle émane et ce que les autres en disent. La brique peut être pourrie, ou brillante, ou dure, friable... Il faut émaner quelque chose de bien, en permanence. Notre poste de pilote est horriblement risqué ! N’est-ce pas terrible ! Alors soit on fonce dans le tas, horripilé par les juges mais bien décidé à assumer son poste, soit on se proclame passablement aigri pour y échapper.
Et il est bien dur d’être une seule et même personne alors que notre intérieur déteste notre extérieur, parfois il serait appréciable de pouvoir se taper sans passer pour un gros con… Une très vieille histoire de couple en fait. Mamie moi et Papy moi vivent dans une relation absolument fusionnelle mais se haïssent car ils sont à la fois trop et pas assez différents ! La lutte stérile, tu sais… C’est peut être le travail de toute une vie de les mener à une paisible et sage entente. On verra bien.

[Scoop du jour : Chacun d’entre nous possède des talents d’ingénieur absolument insoupçonnés]

27 juillet 2011

Bombe

Et surtout, n'oubliez pas de ne jamais aimer.

 

(la phrase à contradiction/approbation infinie)

5 juin 2011

Chiffon

 

C'est la grosse marinade ! Tout le monde est au courant, le festin annuel aura bientôt lieu. Les parfums s’échappent déjà de la cuisine, mais les curieux n’ouvriront aucune porte, tout doit rester dans l'ombre jusqu'au Jour...
Et nous avons gentiment été invités à ce dîner d'otage, en nous mettant bien en garde : il faudra absolument tout engloutir sans mot dire, quitte à par la suite vomir le festin en douce. C'est la condition suprême pour sortir de la salle enfumée et poursuivre son chemin, même si ce dernier n’a absolument rien à voir avec une quelconque histoire de bouffe.
Ce dîner s'appelle Bac. Et Dieu sait que nous avons conscience que ce repas sera indigeste, que la simple idée de devoir tout avaler nous repousse plus encore. Ce foutu repas avance à pas de géant vers nous, et notre cerveau à demi noyé ne sait plus s’il a faim ou pas. Quel gâchis... des mets délicieux, tellement abondants qu'ils en deviennent un véritable déplaisir.

Notre cerveau est plongé dans une marinade, dans un jus très goûteux de logarithmes, Marx, Gorbatchev et solipsisme. Il n'y a AUCUNE harmonie, oui aucune, mais nous baignons dans ce mélange marron opaque et devons faire le tri entre les atomes de maths et les atomes d'art... car nous serions sèchement punis de manger le dessert en premier.
Ce jus ne laisse pas de place pour d’autres saveurs ; l’inverse serait bien trop complexe. Manger des atomes de soirées, de concerts ou de conversations amicales saturerait le mélange et nous serait fatal. Restons-en donc à notre nectar scolaire et l’affaire passera !

 

[Scoop du jour : Heinsenberg a sans doute joué dans Titanic]

28 février 2011

Capillaire

 

Bon ! Comme cela fait à peu près une éternité que je n'ai rien posté sur ce brave blog, si je peux appeler ça comme ça, je vais réécrire ma dernière dissert' de philo, parce que le sujet me semble bien intéressant.Bon, évidemment ça reste bien scolaire, références obligées, plan déjà construit...

Ahem, c'est après l'avoir recopiée que je me rend compte que c'est plutôt de la merde, mais c'était long et barbant alors je rentabilise quand même.

 

     Faut-il admettre toutes les opinions ? (haha ça vous en colle une, hein !)
L’humanité a pour valeur fondamentale la tolérance, principe inculqué dès le plus jeune âge. Il est ainsi de notre devoir de respecter la manière de penser d’autrui, les avis, les opinions, même si notre point de vue diverge : là se situe le dialogue constructif et ce qui nous constitue en tant qu’animal penseur. Une opinion est un point de vue, et dès lors qu’il est existe un point de vue à propos d’un sujet, il s’agit d’une croyance subjective, c’est-à-dire discutable.
Néanmoins le rapport aux opinions extérieures n’est pas si simple : est-ce moral d’admettre absolument toutes les opinions ? Dans l’immédiat, nous serions tentés de répondre « oui » au nom de la tolérance à laquelle nous nous plions constamment depuis l’aube de notre socialisation.
Toutefois, cette réponse suffit à sa propre remise en cause : devons-nous de ce fait également accepter les opinions intolérantes sous prétexte qu’il faut admettre tout propos ?
A travers cette argumentation, nous verrons dans quelle mesure toutes les opinions doivent en effet être admises, puis nous établirons les limites de ce principe, qui dans l’absolu demeure moralement inconcevable.

 

     La tolérance est une des valeurs primaires de l’humanité, celle qui mène les peuples à la cohabitation, celle qui bâtit la richesse des échanges. C’est précisément l’acceptation même des différences au sein du monde. Ces différences proviennent de la situation de chacun : chaque homme possède un vécu unique qui constitue son identité et sa place dans la société. Et c’est ce passé qui forge en grande partie les idées d’un individu, ses rapports avec autrui. C’est sur ce principe que repose la citation de Montaigne : « Il ne fut jamais au monde deux opinions semblables ». Ne pas respecter la manière de penser de chacun, c’est donc ne pas respecter sa personne. En effet, comment récuser d’emblée une opinion issue d’une toute autre position s’appuyant sur des expériences, des références autres que les nôtres ? N’est-ce pas justement avancer dans la réflexion que d’écouter une opinion fondée différemment ? Car il ne faut pas oublier que respecter l’opinion d’autrui, ce n’est pas nécessairement y adhérer.
D’autre part, nous devrions partager toute opinion avant de pouvoir la repousser de notre jugement personnel. Contredire immédiatement une opinion sans avoir cherché à se l’approprier dans un premier temps est de l’ordre du dogmatisme : « il faut avaler avant de vomir », dit un dicton. Comment contredire un propos sans passer par le pourquoi de son existence ? Si une opinion subsiste, c’est que des arguments l’entretiennent et la crédibilisent. Tout avis est discutable et possède des pour et des contre ; ainsi une opinion d’aspect indubitable est toujours plus complexe qu’elle le paraît. Ce qui caractérise une opinion, c’est avant tout les arguments qui la défendent. A partir du moment où une personne avance des arguments en faveur d’un opinion, même contraire à la nôtre, on se doit de les recevoir, quitte à les contredire ensuite à l’aide d’arguments contraires.
Rejeter une opinion sans écouter les arguments qui la fondent, c’est avoir peur d’enfreindre la morale publique. Mais après tout, cette dernière est elle-même issue d’opinions formées avant même que d’être pensées… Est-ce moral d’adhérer aveuglément à une opinion générale ? Non, puisque une opinion est précisément un point de vue personnel. Mais, il faut cependant accueillir les opinions publiques sans forcément les partager entièrement : c’est d’une opinion déjà formée que naissent généralement d’autres points de vue.
A l’échelle d’un pays, les opinions publiques que l’Etat crée sont facilement apparentables à une forme de propagande. Shakespeare a dit : « peste que soit de l’opinion publique ! Un homme vous l’endosse aussi bien à l’endroit qu’à l’envers » dans les sens où la société transmet des idées car elles sont générales et bien vues plus que pour leur qualité réelle. L’opinion publique est une coquille dure et non malléable que les médias et le monde feignent de remplir. Or, un gouvernement se doit d’admettre toutes les opinions, d’où le droit d’expression auquel le citoyen dispose selon les Déclarations des droits de l’Homme et du citoyen.

 

     Cependant, accepter la morale publique sans réfléchir à ce que ses idées impliquent, c’est surtout craindre le jugement d’autrui. La vie en société est formée d’un mélange d’opinions mais également d’une pression perpétuelle face au jugement. « Si nous nous trouvons tellement à l’aise dans la pleine nature, c’est qu’elle n’a pas d’opinion sur nous » déclare Nietzsche dans Humain, trop humain. D’où l’idée de lourde influence de la société face à l’élaboration de notre manière de penser. Par exemple, certaines personnes jureraient d’être entièrement tolérantes envers les étrangers, pour ne pas violer la norme sociale. Cependant, rien ne les empêchera dans les faits réels de faire preuve de xénophobie, mais la conscience tranquille puisque officiellement leur position est morale. Bachelard a ainsi cité : « l’opinion a, en droit, toujours tort ». En effet, l’opinion n’est qu’une enveloppe artificielle tout à fait maquillable au gré d’une apparence publiquement appréciable. Il n’est donc pas de l’ordre d’une fermeture d’esprit de ne pas admettre une opinion si celle-ci est infondée et ne fait l’objet que d’un désir de reconnaissance au sein de la société.
Certaines opinions sont également incontestablement incorrectes, comme les doctrines nazies, le racisme, l’homophobie. Ceci dit ce jugement radical est explicable ici : ces idées immorales le sont car aucun argument valable n’est fiable pour les expliquer. Hitler a souhaité éradiquer les « races impures » pour atteindre, à priori, l’élite. Mais cet argument est absolument infondé : qu’est ce qui détermine la pureté d’une race ? Ce n’est ni physiquement ni moralement défendable et c’est ce qui définit la barbarie, la perversité de ses idées.
Néanmoins, une opinion est jugée inacceptable – et non plus seulement non adhérable – dans la seule mesure où est elle concrètement mise en œuvre. Si Hitler avait gardé ses projets à l’état de projets, il n’aurait jamais été l’allégorie de l’erreur humaine. Car comme le cite Harry Truman : « Dans un pays libre, on punit les gens pour leurs crimes, mais jamais pour leurs opinions », l’opinions étant purement abstraite et non vérifiable, elle ne peut être punie que dès lors qu’elle a un impact matériel illégitime (ma prof n’est pas d’accord mais bon, hein !) ; elle doit donc être concrètement mise en œuvre. Nous sommes libres de penser ce que l’on pense mais « la liberté des uns s’arrête où commence celle des autres », et c’est aussi cette liberté d’opinion qui fait qu’un avis ne doit être universel : la propagande est une opinion universelle, et elle est dangereuse pour la liberté humaine. L’Homme doit certes demeurer tolérant face à l’avis des autres, mais il doit garder un avis critique sur ceux-ci afin de conserver sa liberté individuelle de penser comme il l’entend. Il ne faut pas oublier qu’une opinion fondée n’est ni bonne, ni mauvaise, mais bien les deux à la fois et digne de discussion.
Récuser une opinion est considéré comme fermeture d’esprit dès lors que l’on refuse les arguments de la personne pour tenter de la convaincre de changer de point de vue. En revanche, mener l’autre à réfléchir pour rejeter son avis est bien plus constructif qu’un désaccord immédiat : les arguments en seront d’autant plus solides et certainement plus équilibrés entre le pour et les contre, c’est-à-dire plus modérés.

 

     Il s’agissait de se demander s’il est moralement correct d’admettre toutes les opinions. Il semblerait que le droit d’avoir une opinion est un droit inaliénable qui constitue l’identité de chacun. C’est aussi une richesse que d’accepter un point de vue nouveau de façon à réviser le nôtre, quitte à par la suite refuser d’y adhérer. Un Etat, lui, se doit de respecter la diversité des opinions en évitant à tout prix la propagande politique. Toutefois, l’opinion est une image publique non vérifiable, il faut donc rester critique et ne pas forcément rester dans l’acceptation même si celle-ci est essentielle dans un premier temps. Une opinion ne peut être acceptée si elle touche à la liberté de quelqu’un c’est-à-dire si est elle concrétisée et illégitime, car cela veut dire que cette opinion n’est pas suffisamment fondée. Enfin, récuser une opinion moralement, c’est mener l’autre à réfléchir et non le convaincre. Il est donc nécessaire d’admettre toutes les opinions, mais également de les récuser afin de conserver une liberté individuelle tout en tolérant les différences.

 

Mais bon, après tout ce n'est que mon opinion. ;)

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25 novembre 2010

Feuille

Un homme paisible

Étendant les mains hors du lit, Plume fut étonné de ne pas rencontrer le mur. "Tiens, pensa-t-il, les fourmis l'auront mangé..." et il se rendormit.
Peu après, sa femme l'attrapa et le secoua : "Regarde, dit-elle, fainéant ! pendant que tu étais occupé à dormir on nous a volé notre maison." En effet, un ciel intact s'étendait de tous côtés. "Bah ! la chose est faite", pensa-t-il.
Peu après, un bruit se fit entendre. C'était un train qui arrivait sur eux à toute allure. "De l'air pressé qu'il a, pensa-t-il, il arrivera sûrement avant nous" et il se rendormit.
Ensuite le froid le réveilla. Il était tout trempé de sang. Quelques morceaux de sa femme gisaient près de lui. "Avec le sang, pensa-t-il, surgissent toujours quantité de désagréments ; si ce train pouvait n'être passé, j'en serais fort heureux. Mais puisqu'il est déjà passé..." et il se rendormit.
"Voyons, disait le juge, comment expliquez-vous que votre femme se soit blessée au point qu'on l'ait trouvée partagée en huit morceaux, sans que vous, qui étiez à côté, ayez pu faire un geste pour l'en empêcher, sans même vous en être aperçu. Voilà le mystère. Toute l'affaire est là-dedans."
"Sur ce chemin, je ne peux pas l'aider", pensa Plume, et il se rendormit.
"L'exécution aura lieu demain. Accusé, avez-vous quelque chose à ajouter?"
"Excusez-moi, dit-il, je n'ai pas suivi l'affaire." Et il se rendormit.

Henri Michaux, L'espace du dedans

28 août 2010

Piano

Ondes_by_Aewin


Nous vivons dans un monde fort étrange… L’homme ne s’est pas compris lui-même. Sa quête de pouvoir permanente est totalement insensée. Il a fait de la puissance un statut, qu’il recherche maladivement tout au long de sa vie que ce soit dans le milieu social, culturel, ou professionnel. Cette soif profonde de domination est à l’origine de bien des conflits mais reste une priorité pour nombre d’hommes sur cette douce Terre. Après tout, c’est sans doute dans sa nature.

Un statut, un pauvre statut.
Non, l’Homme ne s’est pas compris car sa puissance véritable n’est pas un pâle statut même si celui-ci peut hélas mener quelques mégalos à une jubilation morbide. Une simple chanson peut émaner une puissance bien supérieure à celle de la possession d’une cocarde sans âme.
Une puissance humaine, une puissance sensorielle qui est, elle, motrice plutôt que privative de liberté…

L’Homme est puissant car il a le pouvoir de ressentir les belles choses, et cette force intérieure ne pourra jamais être égalée par une valise de bifetons dont la valeur est fixée par une malheureuse société matérialiste qui néglige bien trop les émotions basiques. Nous avons accès à un pouvoir universel, celui d’être sensiblement guidés par nos sens.
Bon par exemple c'est en écoutant Atom Heart Mother dans la pénombre que j’ai "perdu mon corps". Mon esprit en son paroxysme de liberté semblait capable de mener droit ma personne dans une folie délicieuse. Mais c’était mon propre pouvoir, je me dominais seule, j’étais uniquement maître de moi-même et il semblerait que personne d’autre ne m’ait jamais dominée à ce point.

A mon avis, tous les leaders devraient l’avoir dans les fesses : le bas peuple les défonce bien !


[Il y a une fin à tout et ce n'est pas forcément négatif] 

 

2 mai 2010

Hydromel

Pourquoi pouvons-nous faire des pompes la conscience tranquille ?

 

Rappelons d’abord le principe des pompes (oui car pompe a plusieurs sens et ce serait malheureux de ne pas s’entendre là-dessus).
Principe de plus en plus développé dans le milieu scolaire, les pompes (mot scientifique : anti-sèche) sont des moyens de « tricher » en inscrivant des parties du cours de façon à les regarder discrètement pendant le contrôle. Il existe plusieurs techniques de pompes :

Le classique

article_pompes_001 Petit bout de papier dans la trousse. Avantage : Vite fait. Inconvénient : limité au niveau du contenu

Le corporel

 article_pompes_002 Écriture sur le mollet. Avantage : original. Inconvénient : mieux vaut être épilée pour les filles, et puis les stylos n'aiment pas trop la peau.

L'écologique

article_pompes_005 Au dos de la règle en fer. Avantage : Renouvelable à l'infini. Inconvénient : peut s'effacer avec la transpiration des doigts.

Le risqué

article_pompes_006  Dans la calculette. Avantage : très discret. Inconvénient : ne marche que pour les matières scientifiques et sous le risque de ne pas avoir droit à la calculette.

L’héroïque

article_pompes_007 La feuille de cours dans la copie. Avantage : Très complet (un peu trop?). Inconvénient : pas discret.

Le naturel

article_pompes_009 Les écritures dans la copie préparée à l'avance. Avantage : n'a pas l'allure de pompes. Inconvénient : Il peut ne pas y avoir besoin de copie lorsque le contrôle est directement sur le sujet.

Il faut aussi savoir que le bon pompeur ne fait pas des pompes de TOUT son cours. Il s’agit seulement de noter par exemple des formules compliquées en maths, quelques verbes irréguliers en anglais ou encore les dates d’existence de Lamartine en français. En fait, ce n’est pas du tout de l’application, mais ce qui est censé être connu par cœur. Le pompeur a donc parfaitement compris (éventuellement appris) son cours ; il refuse seulement de perdre son temps à fourrer dans sa tête des parties du cours qui ne nécessitent aucune réflexion, juste de la mémoire. Ce serait en effet dommage de rater un DS faute de mémoire alors que tu as trop bien pigé ton cours non ? Peut être certains considèrent-ils les pompes comme une injustice vis-à-vis des gens « honnêtes » qui n’en font pas. Mais après tout c’est leur problème, ils n’avaient qu’à en faire.
De plus, le pompeur est un héros : non seulement il fait son DS, mais en plus il se met dans un état particulier qui consiste à surveiller inconsciemment le prof qui rôde dans les rangées. A peine entend-il des bruits de pas qui s’approchent, qu’il emploie la technique B dont l’objectif est de cacher efficacement les pompes. Celle-ci est différente selon les types :

Le classique : Chercher le blanc dans sa trousse que l’on pense précieusement à remettre à chaque fois pour mettre des stylos sur le bout de papier.
Le corporel
: Se gratter la jambe et baisser son pantalon (la jambe hein).
L'écologique
: Souligner le petit a) que l’on a pris soin de ne pas souligner inutilement pour retourner la règle
Le risqué
: Éteindre la calculette ; après tout ce n’est pas trop suspect, on a peut être juste envie de ne pas user les piles.
L’héroïque
: Il suffit de ne pas ouvrir sa feuille double (mais le contraire serait digne d’un couillon).
Le naturel
: Pas de plan B : On peut très bien avoir écrit sur la feuille pendant le DS pour se remémorer son cours et n’avoir qu’à chercher ensuite dans ces notes.

 Pour conclure, le pompage est plutôt admirable même s’il ne plaît pas toujours aux profs. Néanmoins certains ont connaissance du secret et jouent les ignorants lorsqu’ils surprennent un pompeur pas assez vigilent.

 Alors pompons mes amis, pompons.

 [Scoop du jour : En première, nous passons du 1er Janvier au 31 Décembre 14% de notre temps à travailler (en comptant vacances, week ends et jours fériés)]

 

13 avril 2010

Vitre

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Hier, à la télé, est passé l'un des chefs d'œuvre de Miyazaki, que je n'avais jusqu'alors jamais regardé : Le château ambulant. ("boooh tu l'avais jamais vu ?!") Un petit joyau, et je pèse mes mots. On sait tous qu'il est dur de trouver un bon film d'amour, même si ça existe bien sûr.. mais celui là en fait partie, parce que l'histoire, fantastique comme tous les Miyazaki, suscite l'imagination et les émotions profondes du spectateur. Les couleurs, les paysages, et puis les personnages en eux-même.. tout est complètement unique et fait naître une sensation étrange dans le corps, comme si on était dans un rêve éveillé, non pas avachi dans son canapé devant un écran. Ça pénètre, voilà le mot. Les relations entre les personnages sont si vraies, si intenses et toute la magie qui gorge leur monde le rend encore plus onirique. La culture japonaise semble toujours honorée, évoquée par sa beauté, ses esprits, sa magie et nous plonge dans un univers totalement incroyable.
Une pure évasion !!
Le pire (le mieux !) c'est que tous ses films sont différents, même si son style de scénario est reconnaissable. Il y a souvent cette notion de fusion entre l'Homme et la nature et des caractéristiques poétiques bien spécifiques, mais cependant les héros (souvent héroïnes d'ailleurs) sont toujours différents, les personnages qui l'entourent aussi, et la trame de l'histoire prend à chaque fois des chemins différents, pour nous mener à une fin bien souvent heureuse mais pas gnan-gnan (et là est une partie du génie de Miyazaki ^^).
Sans parler d'une musique à couper le souffle... Voilà voilà, il fallait que je le dise !

Blog à l'abandon un peu, ouais ouais ouais, mais plus personne ne vient alors c'est un blog plus ou moins pour moi-même (c'est con? bah ouais).

[Scoop du jour : Clint Eastwood a 80 ans le 31 mai prochain !]

19 mars 2010

Estomac

Facebook


On a enfin trouvé le moyen de communiquer avec le monde même quand on a le cul sur le siège à roulettes devant son pc !

Comme le dit la pub pour l'Itouch, on peut entretenir notre vie sociale à distance. C'est fou, c'est bien. En plus ça permet de dissimuler un peu nos défauts, et ça c'est vraiment cool. Bah ouais, ce n'est pas tous les jours qu'on peut cacher ses petits complexes : on peut enfin vivre tranquille avec nos poignets d'amour et nos boutons. Puisqu'il y a une règle sur facebook : tout le monde est beau et tout le monde est épanoui. Encore une preuve que ce réseau est ancré dans la société, c'est le même combat : il suffit d'être beau pour être aimé. Enfin, sur facebook, ce n'est pas totalement vrai. Il faut aussi avoir un bon pseudo, avoir un maximum de « j'aime » affiché en dessous, et là t'as la classe auprès de tes nombreux amis. Oui, parce que facebook possède un autre avantage : tout le monde est ami. Une nana que tu as aperçue une ou deux fois au lycée, bim c'est ta grande pote. Mais ça fait partie de la « classe facebookienne », c'est stylé d'avoir plein d'amis. Ca veut dire que t'es aimé, et en quelques sortes ça contribue à ta réputation. Par ailleurs, facebook est même super utile dans ce domaine, il permet de se forger sa propre personne. Tout le monde est ce qu'il aimerait être, et ce grâce à des « groupes » et des « tests » super rigolos qui te modèlent à partir de réponses que tu donnes qui correspondent à ton idéal. Ainsi, sur facebook, chaque membre s'auto-admire puisqu'il peut enfin se rendre compte de sa valeur réelle, qui est peut être fausse, mais ça ce n'est pas bien grave. Tu peux par exemple à partir de ces super tests savoir quelle couleur de rose tu es, ou bien la première lettre du prénom de ton âme sœur. C'est dingue, franchement, quel autre site peut te donner de telles informations ? Aucun. Facebook est donc vraiment unique.

Je rajouterais un côté excellent de ce site. On peut vraiment se bidonner devant les photos de soirées, où tout le monde est complètement mort. Certains sont même carrément trop laids, et les regarder en train d'agoniser, ça fait vraiment rire. Ce n'est pas du voyeurisme, voyons, il ne faut pas se cacher, hein... Après tout, les gens n'ont qu'à supprimer leur marquage s'ils ne sont pas contents, mais merde il faut savoir assumer.
Un groupe s'est formé, où les membres réclament à facebook l'instauration d'une rubrique « qui visite le plus mon profil ? », ce qui n'est pas une bête idée. On pourrait un peu plus fouiller dans la vie des gens, et c'est bien. On est tous frères non ? Alors pourquoi cacher sa vie privée ?
Mais facebook n'est pas qu'un milieu social créatif, il fait aussi avancer les mentalités. Grâce à lui, maintenant, on sait que les roux ce n'est pas bien, et que certaines billes du net ont vraiment fait des vidéos bidons. C'est une façon de rire ensemble, de nous regrouper, de nous comprendre.

Moi j'appelle ça une secte de connards indécents. Pas tout le monde est digne de cette catégorisation, c'est vrai. Mais en tout cas personne ne s'en plaint vraiment.
(Je critique mais j'en fais évidemment partie. Pour faire présence, comme tout le monde dit)

Salutations

[Scoop du jour : Les boitiers du code c'est vraiment de la daubasse]

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