Rideau

Aujourd'hui, mercredi 09 septembre 2009, grand jour pour moi : c'est cette après-midi qu'a eu lieu mon premier cours d'arts. Pendant la première heure et demi, la prof a distribué des papiers et a parlé, en fait les rentrée c'est comme ça et ça peut paraître ennuyeux au possible. Bon en effet on peut dire que ça l'était, enfin vous savez on nous a dit d'acheter des pinceaux, des craies, de l'acrylique, on nous a informés qu'on pouvait boire un café ou un thé en cours, sortir sur le carré de dehors juste en face pour dessiner ou encore aller fouiller dans la super salle où sont entassées des barbies sans têtes, donc en soit ça n'avait rien de particulièrement passionant. Sauf que sur les trois heures, seulement 1 et demi ont été destinées à la paperasse etc, du coup si vous êtes un petit peu intelligent vous avez compris que l'heure et demi d'après on a bossé.
Et là apparaît l'utilité de cet article.
En fait, la prof (que nous allons nommer Mme Calinette ce sera plus simple, car son parfum sent la calinette) a déclaré sous le soulagement des 16 élèves que nous étions que "Nous allons commencer un petit travail". Alors elle a sorti ses livres de peinture, et puis des posters de tableaux, pour nous présenter un tout nouveau peintre que personne parmi nous ne connaissions : Edward Hopper. Au début j'avoue que quand elle a dit, sans nous montrer les tableaux, que nous allions étudier un artiste dont le nom ne nous disait rien, franchement je me suis dit "waaarf". Sauf que, trop de préjugés ce n'est pas bon nous le savons tous. Parce qu'il s'avérait que ce peintre était franchement exceptionnel.
En fait, une partie de ses oeuvres, que nous avons donc étudiées, étaient peintes aux USA dans les années 30-40. Tous représentaient une ou éventuellement deux personnes dans un contexte "banal", oui banal pour dire "quotidien", donc pas si banal finalement... Pour les spectateurs. Enfin, on peut dire que ces tableaux dans leurs traits ne sont pas époustoufflants, mais notre cher Hopper se rattrape largement dans l'émanation de ses peintures, et par dessus tout la lumière qu'il y place. En effet, tous les peronnages ne sont pas, comme le disait Mme Calinette, dans une pulsion de joie de vivre particulière. Non, ils sont calmes, s'ennuient parfois ou alors méditent simplement. Ils regardent par la fenêtre, attendent, profitent de la présence silencieuse d'un partenaire ou sont attablés à un bar. Des situations belles, dans des endroits déserts, rustiques ou alors dans une maisons, un hall ou une chambre.
La particularité de ce travail, c'est que c'est de l'art non pas pour les yeux mais pour les sentiments. Personnellement ces peintures m'ont touchées pour une raison surtout : ces scènes sont peintes la nuit, ou le soir. Et le composant principal des tableaux est la lumière qui baigne les lieux, et que Hopper a choisie avec soin ; les ambiances sont toutes différentes, métamorphosées grâce à ces couleurs spéciales. Les personnages, les ombres, les ambiances, tout est incroyable...

" Vous savez, quand vous voyez une oeuvre qui vous touche, vous ne sauriez dire pourquoi mais elle émane quelque chose de fort... Peut être un souvenir lointain dont seul l'inconscient se souvient encore. Les lumières évocatrices... Vous sentez la situation proche de vous, comme si vous étiez le seul à comprendre la réelle subtilité non des traits et des couleurs mais de l'émotion que procure l'ensemble." 

Edward Hopper : Nighthawks

> C'est un peu inutile d'aller voir sur google des oeuvres de ce peintre parce que les couleurs qui font leur beauté ne sont pas respectées... Ca donne une fausse idée !

[Scoop du jour : Le cours d'art se déroule en salle 1, si c'est pas la classe ! (jeux de mot qu'il ne faut pas relever)]